Los asados del año nuevo
Une voix claire et enjouée... Hier soir au téléphone, on sentait la Fanny requinquée!
L'errance de la semaine dernière dans le désert rocailleux semblait déjà loin.
"On marche sur des vrais chemins, c'est plus cool !" Plus question de se perdre, d'autant que Lago Posadas, le fameux village à l'épicerie, est tout près. Elles espèrent y être dimanche, si tout va bien, inch'Allah!
Non seulement elles (et leurs compagnons à pattes) se sont délectées de chemins bien tracés, mais elles ont aussi bénéficié de l'assistance quasi-permanante des fiers gauchos!
Ben non, ce ne sont pas Fanny et Estelle, ni même leurs amis gauchos.C'est juste pour se mettre dans l'ambiance. (Photo tirée d'un site chilien)
A l'estancia Perseverencia (et non Preferencia comme l'avait appelé Fanny la semaine dernière, ce qui faisait un peu résidence du troisième âge), dimanche dernier, elles ont rencontré trois spécimens. Deux étaient les duenos (patrons) de la ferme, et le troisième était de passage pour la nuit. Fanny et Estelle ont partagé leur repas et leurs palabres. Au menu, les traditionels asados, de la viande de vache et de mouton cuite au four avec patates, poivrons et oignons. Pas dégeulasse d'après Fanny ! Le gaucho de passage, Félix, donnait aux deux autres des nouvelles des estancias qu'il avait traversées, et par lesquelles les filles étaient aussi passées.
Le lendemain, quand elles se remettent en selle, Félix leur dit : "Je vais partir plus tard que vous, mais attendez-moi à l'estancia qui est au bord d'un rio, je vous aiderai à passer." Estelle et Fanny s'éxécutent. Elles arrivent au rio, se font un petit pic-nic au soleil, et attendent leur gaucho. Et là, elles voient débarquer un troupeau de quinze canassons! Avec le valeureux gaucho au milieu. Il ne leur avait pas précisé qu'il était accompagné... "Il y avait 10 à 15 chevaux, deux juments avec des cloches, et un cheval de bât en liberté." décrit Fanny, qui a filmé cette scène semble-t-il mémorable. D'autant que la rivière à franchir n'était "pas très large, mais aussi profonde que la Durance" selon elle.
Les cavalières ont donc apprécié l'aide de Félix, qui les a accompagnés jusqu'au soir. "Il restait pas très loin de nous, alors que les autres gauchos marchent à 100 mètres devant, on les perd de vue à la moindre colline." Bref, on sait qui remporte le prix du gaucho le plus sympa de la semaine...
L'homme n'a d'ailleurs pas séduit que Fanny et Estelle : arrivées à l'étape du soir, l'estancia Ménélik, elles ont rencontré sa femme, une photographe française, et leur petite fille d'un an. Le frère et la belle-soeur de la photographe étaient aussi venus réveilloner dans la pampa. Un sympathique groupe franco-argentin avec lequel les filles ont fêté le passage en 2008.Joyeusement, et grassement : "Il y avait un énorme asado, du champagne, du panettone et des nougats pour le dessert ! " raconte Fanny avec l'enthousiasme de la routarde qui mange des conserves depuis trois jours. Certes cette ripaille n'était pas gratuite : 15 dollars par personne, et 20 dollars pour la nuit dans cette estancia touristique. Mais les cavalières au long cours ont plutôt apprécié ce luxe d'un jour. Tout comme Baloo, qui se lèche encore les babines des restes de viande grillée qu'il a dégusté!
Un groupe d'Espagnols du pays basque étaient là pour assurer l'ambiance. "Ils n'ont pas arrêtés de rigoler et de faire danser tout le monde ! " De quoi les changer de la semaine de quasi-solitude. "La photographe française faisait la traduction, parce qu'avec le champagne, la conversation en espagnol devenait difficile!" Ah ben bravo...
Mais le lendemain, pas de grasse mat' : les sacoches remplies de panettones et de nougats, elles mettent le cap sur le parc du Perito Moreno. Retour à la dure réalité du voyage à cheval... "On s'est pris la neige pendant une demi-heure." Les filles arrivent malgré tout à l'estancia L'orientale, où elles plantent leur tente. La neige tombe toute la nuit sur la pampa, mais elles dorment au chaud et au sec dans leur super tente...
Le lendemain, repos pour les chevaux, et ballade à pied dans le parc pour Fanny et Estelle. Elles cherchent désespérement les condors, et ne voient que leurs nids, "des trous dans la falaise". Mais le lendemain, le gros oiseau survole la petite caravane...
Hier c'est le gaucho de L'orientale qui les a guidé... pendant une heure et demi, jusqu'à un puesto où il propose de rester la nuit. Un peu court pour les cavalières qui espéraient avaler plus de kilomètres. Mais l'homme de la pampa leur a appris à faire les "tortas fritas", des pains frits à l'huile qui se conservent plusieurs jours... Encore un gaucho serviable donc, même si un peu collant celui-là.
Samedi elles ont retrouvées un peu calme - ça devenait presque trop peuplé la pampa!
Et, comble du bonheur, les indications sur l'itinéraire étaient fiables. "Il nous a dit de suivre le rio pour arriver au puesto suivant, et pour une fois, c'était vrai ! " Parce que d'habitude, elles doivent se contenter du rituel "puede ser" (peut-être bien, c'est possible) lorsqu'elles demandent leur chemin à un autochtone...
Ah! J'oubliais : l'heure a changé en Argentine. Ils ont rajouté une heure, donc quand on les a appelées à 20h30, il était là-bas 18h30... Mais les gauchos n'ont que faire des horloges de la ville, et conservent l'horaire d'origine. "Du coup quand on veut savoir l'heure, il faut demander "l'ancienne ou la nouvelle?" après la réponse." Mais au fait , ils ont des montres les gauchos?
(Nouvelles de la semaine du 30 décembre au 5 janvier)
Samedi elles ont retrouvées un peu calme - ça devenait presque trop peuplé la pampa!
Et, comble du bonheur, les indications sur l'itinéraire étaient fiables. "Il nous a dit de suivre le rio pour arriver au puesto suivant, et pour une fois, c'était vrai ! " Parce que d'habitude, elles doivent se contenter du rituel "puede ser" (peut-être bien, c'est possible) lorsqu'elles demandent leur chemin à un autochtone...
Ah! J'oubliais : l'heure a changé en Argentine. Ils ont rajouté une heure, donc quand on les a appelées à 20h30, il était là-bas 18h30... Mais les gauchos n'ont que faire des horloges de la ville, et conservent l'horaire d'origine. "Du coup quand on veut savoir l'heure, il faut demander "l'ancienne ou la nouvelle?" après la réponse." Mais au fait , ils ont des montres les gauchos?
(Nouvelles de la semaine du 30 décembre au 5 janvier)